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Le lait ne protégerait pas les os des fractures

Selon une étude américaine, les personnes qui ont régulièrement consommé du lait pendant l'adolescence n'ont pas moins de risque de fracture. Pire, cette boisson fragiliserait davantage le squelette des hommes. 



Le Plan National Nutrition Santé (PNNS) recommande la consommation de trois produits laitiers par jour. Photo : Sipa

C'était l'argument phare que tout le monde connaît : le lait est utile pour prévenir le risque de fractures. Mais des chercheurs de l’université de Harvard à Boston viennent de mettre fin à cette idée reçue. Au final, consommer cette boisson pendant l'adolescence n'aurait aucune incidence sur la bonne santé des os, voire même l'effet inverse à l'âge adulte. Car leur étude, parue dans la revue JAMA Pediatrics révèle qu'il augmenterait significativement le risque de fracture de la hanche.

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont suivi pendant 22 ans 96.000 Américains âgés entre 13 et 18 ans. Pendant cette période, ils ont relevé leur consommation de lait et le nombre de fracture avec des questionnaires. Au total, 1.226 fractures de la hanche ont été recensées chez les femmes et 490 chez les hommes. En mettant en parallèle ces deux données, ils ont réalisé que les personnes ayant le moins bu de lait n'avaient pas souffert de plus de fractures que les autres et vice-versa.

Des os plus grands donc plus fragiles

De plus, chaque verre consommé durant l'adolescence ferait augmenter de 9 % le risque de fracture de la hanche chez les hommes adultes. Aucun lien de cause à effet n'a en revanche été mis en avant chez les femmes. Comment expliquer cette différence ? Selon les scientifiques, le lait favorise bel et bien la croissance du squelette, plus nettement chez les hommes, au point de le fragiliser davantage. Car, paradoxalement, il favoriserait l'apparition de l'ostéoporose, une maladie qui fragilise les os en diminuant leur résistance.

"Le renforcement de la masse osseuse due à la consommation de lait serait contrebalancé par une fragilité due à une taille plus élevée. Et une taille élevée serait un facteur de risque d’ostéoporose", explique le Dr Diane Feskanich, principale auteur de l'étude. De quoi mettre à mal les nombreuses recommandations nutritionnelles mises en place par les autorités sanitaires. Mais dans leur étude, les chercheurs précisent néanmoins qu'il ne s'agit pas pour autant de ne plus consommer du lait et ses dérivés.

D'autant que, pour prévenir efficacement l'apparition de l'ostéoporose, des aliments autres que les laitages sont recommandés. Tous les minéraux indispensables à la bonne santé des os, (le calcium, le phosphore) et la vitamine D, sont également présents dans les fruits et les légumes, les poissons gras et l'huile de foie de morue. L'activité physique quant à elle, permet de préserver la masse osseuse, notamment à la ménopause qui expose tout particulièrement les femmes au risque de fracture.


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